Colloque "Les théories de l'énonciation : Benveniste après un demi siècle"
Publié le 20 septembre 2012
Colloque international de linguistique organisé par les équipes d'accueil Céditec, Imager et Lisaa.
Date(s)
du 24 novembre 2011 au 25 novembre 2011
Lieu(x)
Université Paris-Est Marne-la-Vallée Site Copernic - rez de chaussée - Auditorium RER A Station Noisy - Champs
En prenant Benveniste comme thème central, ce nouveau colloque souhaite poursuivre le principe d’une discussion et d’une confrontation de points de vue en l’élargissant à l’énonciation en elle-même, c’est-à-dire en tant que façon de poser et traiter des problèmes en linguistique, par opposition à l’appréhension des faits de langue dans les autres grands courants théoriques d’aujourd’hui.
Un des objectifs de cet événement est de consolider la visibilité de la perspective énonciative et de favoriser l’échange entre ses acteurs qui, du fait même de leur dispersion géographique ou de la spécialité de leur domaine de recherche, suivent parfois des cheminements séparés. Ainsi, il paraît crucial de chercher à montrer que la recherche énonciative, pour diverses que puissent être ses approches, reste l’objet d’un projet commun et d’une spécificité scientifique qui demande à être entretenue et pérennisée.
C’est dans ce souci de trouver un thème qui transcende la particularité des approches énonciatives ou des champs de recherche de chacun que nous avons pensé lancer une réflexion autour de Benveniste, comme source d’une démarche linguistique spécifique. En effet, le tournant post-structural qui survient à la fin des années cinquante est volontiers associé à deux figures désormais centrales : Chomsky aux Etats-Unis, qui rétablit la dimension mentaliste fortement évacuée jusque-là sous l’influence de Bloomfield ; et Benveniste en France, qui restaure un intérêt pour la mise en discours, là où l’héritage saussurien avait amené à privilégier la langue comme objet d’étude. Ainsi, alors que Chomsky s’est inscrit en quelque sorte dans la continuité de cette tradition en mettant l’accent sur la compétence comme condition d’étude, Benveniste a opéré une rupture en prêtant aux facteurs de la performance une importance jusqu’alors négligée. Cependant, à la différence de Chomsky, Benveniste n’a associé sa démarche à aucun principe de formalisation, pas plus qu’il n’a pu intervenir sur le prolongement de ses idées.
Pour ces raisons, on peut estimer que l’énonciation et les théories qui s’en réclament se sont véritablement érigées sur la base d’une réflexion assez générale, plus que sur un modèle d’analyse régulé. Aussi, un des objectifs de ce colloque consistera à s’interroger sur les variations qui ont découlé du fond commun hérité de la pensée de Benveniste, et qui ont pu donner lieu à des approches diversifiées.