Journée d'étude "Les dimensions symboliques et communicationnelles de l'action publique"
Publié le 11 janvier 2011
Sous la direction de Jean-Baptiste Comby, Carism (E.A. 2293, Université Paris 2-Panthéon Assas),Caroline Ollivier-Yaniv, Céditec (E.A. 3119, UPEC)et Isabelle Paillart, Gresec (E.A. 608, Université Stendhal-Grenoble 3)
Date(s)
le 28 janvier 2011
De 9h30 à 17h00
Lieu(x)
Université Paris Est Créteil Faculté de sciences économiques et de gestion Salle Keynes
Mail des mèches cedex Route de Choisy 94000 Créteil Métro : Créteil Université (ligne 8)
Depuis quelques années, des travaux croisent les sciences de l’information et de la communication et la sociologie politique pour interroger la composante symbolique de l’action publique et ce, dans différents domaines comme la santé (Padioleau 1976, Berlivet 1997, Paicheler 2002, Ollivier-Yaniv 2009 et 2010), la sécurité routière (Brunet 2006, Grossetête 2008, Marchetti 2008), ou encore l’environnement (Comby 2008). Ces travaux ont en commun de considèrer la médiatisation ainsi que les politiques de communication comme des instruments (Legalès, Lascoumes, 2004, pp.14-15) des politiques publiques étudiées et non leur reflet ou leur ornement, ni même la dissimulation d’une inaction politique. Cette composante symbolique des politiques publiques et de l’action publique en général ou ces « actes politiques symboliques » (Gusfield 2009) font l’objet d’une ingénierie qui témoigne de leur reconnaissance dans la division du travail politique institutionnel ainsi que de transformations de l’action de l’Etat.
Ce phénomène peut être repéré et analysé à partir d’au moins deux ordres de discours qui le rendent manifeste dans la sphère publique : discours politiques et institutionnels (prises de parole d’un responsable politique, campagnes de communication, sites internet, communiqués de presse…) et discours médiatiques (médias généralistes de grande audience en particulier).
Il peut également être questionné en prenant en considération les groupes d’acteurs sociaux, au sein et en-dehors des institutions, dont on peut dire de manière générale qu’ils le coproduisent sans pour autant méconnaître ni occulter les divergences et les conflits qui caractérisent leur configuration, au sens éliasien de cette notion (Elias 1970) : on pense aux interactions entre acteurs institutionnels (politiques ou administratifs), consultants professionnels de la communication ou du lobbying, journalistes, mais encore acteurs sociaux représentants d’associations (professionnelles, syndicales, mouvements sociaux) que les acteurs politiques et administratifs font en sorte d’impliquer dans la définition de certaines politiques publiques sous la forme de « partenariats » – sans toutefois toujours parvenir à neutraliser la publicisation de définitions alternatives de celles construites dans l’action institutionnelle (ex. de la contraception ou même de la lutte contre le tabagisme).
Du point de vue de l’analyse, cette définition générale de la médiatisation et de la communication de l’action publique se trouve donc notamment caractérisée par l’articulation étroite entre sa dimension discursive (symbolique) et sa dimension sociologique, ni l’une ni l’autre n’étant de manière exclusive détentrice du monopole de l’analyse des enjeux sociaux et politiques des phénomènes étudiés.