Les sciences sociales se sont largement attachées ces dernières années à analyser le silence des « sans-voix ». Or, elles montrent précisément que ces derniers sont bien mal nommés, au sens où leur parole, souvent considérée comme négligeable, voire discréditée, n’en a pas moins d’existence ni de vigueur.
Paysans, ouvriers, précaires, travailleurs informels, colonisés, exilés, soldats, prostitués, enfants malades, jeunes de quartiers populaires : s’ils occupent des positions dominées dans les rapports sociaux de classe, de genre, de nationalité ou de génération, les groupes invités à s’exprimer dans les dispositifs étudiés au fil des contributions de cet ouvrage sont aussi généralement constitués comme collectifs par ceux-là même qui leur adressent cette offre de prise de parole.
Ce livre se concentre ainsi sur le travail politique de ces entreprises de réhabilitation symbolique et sur leurs acteurs. Ceux-ci contribuent non seulement à donner un sens à ces dispositifs, mais aussi à provoquer, configurer et encadrer les discours qui y sont tenus : ainsi, militants, artistes et professionnels de la culture, personnels administratifs et politiques, chercheurs, travailleurs et patients du secteur médico-social, journalistes participent-ils à la reconfiguration des règles du jeu politique.
Sous la direction de
- Benjamin Ferron, Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'UFR LLSH de l’université Paris Est-Créteil et membre du CEDITEC.
- Émilie Née, Maître de conférences en sciences du langage à l'UFR LLSH de l’université Paris Est-Créteil et membre du CEDITEC.
- Claire Oger, Professeure en sciences de l’information et de la communication à l'UFR LLSH de l’université Paris Est-Créteil et membre du CEDITEC.
Références de l'ouvrage
Éditeur :
PUR
Date de parution : 14 avril 2022
Nombre de pages : 334
EAN : 9782753583085